1. Comment s’organisent vos études respectives durant cette nouvelle période de confinement ? Êtes-vous mieux préparés qu’au premier confinement ?
E.LG : Certains employés sont en télé-travail ; d’autres restent en présentiel à l’étude car nous sommes bien préparés d’un point de vue sanitaire (masques, gel, barrières plexi etc).
R.M : Habitués à la flexibilité et aux nouvelles technologies, nous savons comme au premier confinement répondre présents pour nos clients et partenaires. La mise en place du télétravail, la visioconférence et le respect des règles sanitaires nous permettent d’assurer notre mission quotidienne.
2. Le reconfinement signifie-t-il arrêt des procédures et actes notariés ? Quelles opérations peuvent encore être menées ?
R.M : Ce nouveau confinement est bien mieux géré par l’ensemble de nos interlocuteurs que le premier. Plus aucune administration ou institution n’étant à l’arrêt dans notre secteur, nous pouvons continuer notre activité. Il suffit simplement de faire preuve d’une certaine pédagogie à faire accepter aux différentes parties de régulariser leurs actes par procuration en rappelant l’effort collectif à demeurer confinés pour le rester le moins longtemps possible.
E.LG : Nous signons en présentiel les actes solennels (donations, contrat de mariage). Pour le reste, le recours aux procurations reste la règle afin de répondre aux instructions de nos instances à savoir ne pas recevoir de clientèle pendant cette période. De plus, des instruments de signature des procurations certifiées en électronique se développent et sont très efficaces.
3. Comment se déroule la signature des promesses et actes et avec quels outils numériques ? La crise sanitaire a t-elle eu un effet positif sur la digitalisation de votre métier ?
E.LG : La visio-conférence est très importante voire même primordiale. Cela permet de faire participer les clients à distance à la signature des actes ainsi que d’organiser des rendez-vous de renseignements par visio.
Le notariat a su s’adapter il y a déjà plusieurs années avec l’acte électronique et la visio-conférence ce qui nous a permis de gérer cette crise d’une manière plus sereine.
R.M : Sans aucun doute. Avant le premier confinement, la visioconférence pour signature d’un acte authentique n’était pas l’affaire de tous. Depuis le 17 mars dernier, la profession a admirablement su s’adapter mais aussi s’équiper plus largement.
Le Gouvernement a également adopté la semaine dernière, de manière définitive, la signature à distance, par nos clients, chez eux, de procurations authentiques. Nous espérons, sans entrer dans le cœur du débat de l’authenticité, que cela soit rapidement permis pour d’autres actes.
4. Quel regard portez-vous sur le marché de la transaction immobilière dans vos secteurs respectifs en cette période ? Constatez-vous des évolutions dans les projets immobiliers de vos clients ?
R.M : Personne ne peut nier que le marché immobilier a subi un coup d’arrêt. Pour autant, à l’inverse du premier confinement, nous avons moins de « casse » à ce jour.
Indépendamment de la crise sanitaire, nous savons désormais ce qu’est un confinement. Par corrélation, beaucoup savent que le déconfinement est une période de renaissance où il est à nouveau permis de penser à ses propres projets.
Nous sommes régulièrement consultés dans cette optique, beaucoup de nos clients se tiennent prêts.
E.LG : Le second confinement a bien ralenti les transactions immobilières en raison de l’impossibilité de faire des visites ; tant pour les agences immobilières que pour nos services négociation.
Cependant, je ne pense pas que ce marché soit cassé ; il attend juste la sortie du confinement pour rebondir comme il l’a fait lors de la sortie du premier confinement. Le marché reste tendu.
5. Dans un contexte de crise sanitaire, la pierre reste t-elle, selon vous, une valeur refuge pour les investisseurs ?
E.LG : Il y a toujours des investisseurs et je suis convaincu que l’investissement dans la pierre, dans des secteurs dynamiques et porteurs, sera la solution la plus pérenne et la moins dangereuse.
R.M : Au gré des années passées, la pierre a pu être parfois considérée comme une valeur fonction du risque d’un éclatement de bulle. Pour autant, si nous faisons confiance au passé, nous connaissons tous un proche qui a su tirer profit d’une plus-value certaine.
Alors faisons-nous confiance, tout en adoptant le principe de prudence ancré désormais dans notre quotidien, la pierre étant et restant une valeur refuge.
6. En quoi faut-il être particulièrement attentif en cette période si particulière ?
R.M : La crise sanitaire est peut-être la fin d’un cercle vertueux mais comme pour toute fin, il faut aussi y voir le commencement d’autre chose. Sans être opportuniste, il faut garder à l’esprit que des « coups » seront très certainement à réaliser et certains sont déjà bien avancés.
Plus largement, il faut savoir être attentif à ce qui nous entoure et essayer de tirer le meilleur de cette période. C’est peut-être le moment de consolider des acquis, se diversifier ou bien encore, se réinventer.
Je précise enfin que nous avons la chance de pouvoir vous répondre, notre activité étant par chance maintenue. Nous pensons à tous ceux qui ne l’ont pas et espérons très vite une sortie positive pour tous.
E.LG : Les confinements successifs et la crise sanitaire doivent nous apporter des enseignements positifs. En effet, cela permet d’aborder les investissements d’une manière certes, plus prudente, mais avec une envie décuplée. Il faut bien analyser l’environnement tant à court terme qu’à moyen et long terme.
Le notaire est un acteur essentiel dans cette réflexion tant par son expertise juridique que ses services de négociation comprenant des acteurs qualifiés. Ils permettent d’éviter les pièges d’un investissement précipité et non réfléchi.
Pour conclure, je dirai que l’investisseur actuel doit s’entourer des personnes qualifiées de manière à porter son attention sur les points essentiels à la réussite de son projet.